La tragédie et les règles classiques
Inspirée de la tragédie grecque, une tragédie est une pièce en vers (en alexandrins) de cinq actes. Elle met en scène des personnages de rang élevé confrontés à des évènements exceptionnels. Le dénouement est toujours malheureux.
I. La tragédie de Racine :
Chez Racine, la fatalité s’acharne sur les héros qui ne peuvent rien contre elle: l’essence même du tragique racinien réside dans l’inutile combat de l’homme contre son destin. L’invincible fatalité se présente sous trois forme inséparables: le destin hostile, la malédiction héréditaire et l’impulsion irrésistible de la passion. Ainsi, le héros racinien est conduit aux pires égarements et à la mort, car sous l’emprise d’une passion amoureuse, souvent coupable et née d’un regard, d’un coup de foudre, à laquelle il ne peut se soustraire. Ce spectacle inspire terreur et pitié chez le spectateur.
II. La tragédie de Corneille :
Dans Le Cid, pour venger l’honneur de son père, Rodrigue a dû tuer en duel le père de celle qu’il aime; pour venger son père, Chimène doit exiger la mort de celui qu’elle aime. Cependant, ces deux êtres que le devoir (politique) oppose, se comprennent, s’admirent mutuellement, et leur amour sortira grandi de cette épreuve. Le héros cornélien est donc soumis à un dilemme: il est placé face à des impératifs opposés et inconciliables: sentimentaux et politiques. Pour rétablir l’honneur bafoué, il doit alors sacrifier son amour. Ce sacrifice et le rétablissement de l’honneur entraîneront la mort de certains personnages. Ce spectacle inspire certes de la terreur et de la pitié chez le spectateur mais aussi de l’admiration pour la vertu des personnages parfaitement moraux.
III. Les règles du théâtre classique :
En France, avec la création de l’Académie française en 1635 par Richelieu, naît le goût des règles, des normes dans les domaines artistiques. Aussi, Boileau, l’un des grands théoriciens du théâtre classique au 17ème siècle, écrit-il dans L’Art