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Voulant en savoir plus sur les conditions de travail dans les usines d’armement , nous avons interviewé pour vous, ce 10 novembre , Marcelle Capy , féministe et journaliste de renon qui a travaillé incognito dans une de ces usines.
Bonjour mademoiselle Capy , vous avez travaillé quelques semaines dans les usines d’armement. Pourrions nous savoir quelle était votre tâche durant ces heures de travail ?
Oui , avec plaisir . Nous étions toujours debout à saisir un obus qui pèse 7 kilogrammes pour le poser sur un appareil où il fallait soulever la partie supérieure. Lorsqu’il était en place, nous devions rabaisser cette partie pour ensuite vérifier les dimensions qui était le but de l’opération. Ensuite , nous relevions la cloche (partie supérieure) et déposions l’obus de ce côté .
Comment viviez-vous votre travail? Est-ce que les conditions étaient difficiles ?
Oui , elles étaient très difficiles . Nous restions onze heures par jour durant lesquelles nous soulevions 25000 obus ce qui équivaut à 35000 kilogrammes . Au bout de trois à quatre heures nous nous sentions épuisées. Je me souviens avoir vu une de mes compagnes toute fraiche , jeune et gentille poursuive sa besogne . Elle était à la cloche depuis plus d’un an et a donc soulevé un fardeau de plus de sept millions de kilogrammes .
Et qu’est devenue cette jeune fille?
Je sais qu’elle est arrivée fraiche et forte à l’usine et que maintenant elle a perdu ses belles couleurs et n’est plus qu’une mince fillette épuisée. Après être partie , je n’ai plus jamais eu de nouvelles d’elle.
Et bien , nous vous remercions pour ce témoignage exceptionnel et surtout un grand merci pour avoir fait ressortir ces souvenirs enfuis au plus profond de nous.
En conclusion , comme nous la relaté Marcelle Capy , les conditions de travail des ouvrières sont de plus en plus pénibles mais la production ne cesse d’augmenter . Mais que vont-elles