La vérité, une ou multiple
« Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangeureux que les mensonges »
Faut-il préferer le vrai qui dérange à l'illusion qui rassure ? La philosophie est le long cheminement de la question de la vérité, et dont la réponse par définition ne peut être satisfaisante. Sera philosophe celui qui répondra à cette question : qu'en est-il de la vérité ? Hors de ou dans la philosophie. Personne ne peut être indifférent à la question de la vérité. Chaque homme a besoin de croire à quelque chose auquel il donne du sens comme un idéal, "une vérité pour lui" qui se distingue parmi beaucoup d'autres, mais aussi il demande la sincérité relationnelle à ses proches. Chaque homme doit un jour se prononcer sur "ce qui fait vérité" à ses yeux. C'est à ce prix qu'il assure à sa vie une dignité, et en même temps assure une soumission à quelque chose qui le dépasse : l'idéal par lequel il s'assure aussi qu'il est avant tout un "être de sens" et de parole vivant parmi d'autres hommes dans la cité. Est-ce à dire que la vérité n'est chose purement personnelle ? Peut-être pas non plus. Si elle est "hors de moi", elle ne dépend précisément pas de moi, même si c'est moi qui décide de lui donner un prix particulier.
I A CHACUN SA VERITE ?
"A chacun sa vérité" ne doit pas être le constat trop facile d'un refus de confrontation de nos points de vue, ou de nos opinions. Le danger avec une telle formule est de parvenir au repli frileux sur soi. Nous croyons de la même façon que les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Une telle formule prétend d'avance qu'il est inutile de discuter et que toute tentative de réflexion est stérile et nulle. Elle renvoie chacun à la relativité de son point de vue et enferme la vérité dans une infinité de points de vue qui se valent les uns les autres. Elle durcit chacun dans sa position subjective. Toutes les opinions se valent et la Vérité perd toute norme universelle possible. On parvient à un