La vague
Herr Vanger, comme il ne tarde pas à se faire appeler, met en place une série de règles qui vont désormais rythmer le quotidien des élèves : on se lève pour parler, on salue le professeur, on garde la place qui nous est attribuée. Plus on avance, plus il y a de règles et plus elles sont contraignantes. Tout le monde s’habille en blanc, tout le monde fait un salut. On pourrait se dire que face à cette atteinte à leur individualité, les élèves, fort de leur enseignement sur l’escalade autocratique, seraient les premiers à se rebeller contre cet affront direct à leur liberté.
Qui ne l’aurait pas fait ? Pourtant, les voix réfractaires sont peu nombreuses et elles sont soit très vite ralliées (pression des amis, peur d’être seul) soit très vite évincées (exclusion du cours ou ignorance totale). C’est qu’il y a une valeur largement supérieure à leurs droits essentiels qui les pousse à fermer les yeux quand ces droits sont bafoués : la valeur de la communauté. C’est sur ce sentiment que Herr Vanger construit son petit monde : il développe un sentiment d’appartenance, permet à chacun de trouver sa place,