La Valeur Travail
Baggio, S. et Sutter, P.-E.
Résumé : Les salariés français ont une image favorable de leur travail. Ils citent spontanément 66,7 % de termes connotés positivement, contre seulement 12,5 % de termes connotés négativement.
Ces résultats confirment deux tendances identifiées dès 1994 : l’aspect « rémunération » demeure central et le « plaisir » lui reste associé. La tendance actuelle se tourne vers une plus grande préoccupation de la qualité du travail, jugé « intéressant » par les salariés.
A signaler l’entrée en force du « stress ». Le terme est cité lui-même, tout comme le « manque de reconnaissance » et la « pression ». Bien que l’analyse de la « valeur travail » n’était pas ici focalisée sur le stress, il est apparu clairement dans les termes connotés négativement. Ceci dénote non seulement de son émergence, inédite, mais aussi de son importance dans l’esprit des salariés français.
Comment les salariés pensent-ils leur quotidien au travail ? Comment vivent-ils leur relation à l’entreprise qui les emploie et dans laquelle ils passent une si grande partie de leur temps ?
Pléthores d’études et d’enquêtes ont tenté de répondre à cette question, avec plus ou moins de bonheur. En effet, s’il existe des études sérieuses, parfois rendues arides par leur degré de formalisation théorique et méthodologique, on trouve à l’opposé de simples sondages, du type
« aimez-vous votre travail ? » ou « êtes-vous satisfait de votre entreprise ? ». S’ils apportent une information toujours précieuse, ils n’en pèchent pas pour autant par excès de précision, laissant le lecteur – ou le manager, ou le dirigeant d’entreprise – sur sa faim. Par exemple, savoir que 40 % des français n’aiment pas leur travail (exemple fictif) ne nous renseigne pas vraiment sur les tenants et les aboutissants de ce désamour. Or, savoir de quoi les salariés parlent (du manque de respect de leur supérieur hiérarchique ? Des horaires