Né en 1688 à Paris, Pierre Carlet Chamblain de Marivaux délaisse rapidement ses études de droit, pour se consacrer à la littérature. Ruiné, Marivaux se tourne vers le théâtre qui devient une véritable passion. Toutefois, il s’essaie à divers genres littéraires comme le roman parodique. En outre, il est considéré comme un brillant moraliste. La Vie de Marianne, publiée pour la première fois en 1742, est l’une de ses plus grandes œuvres littéraires. Cette œuvre raconte la vie d’une vielle femme prénommée Marianne, préalablement introduite par un précédent narrateur. L’extrait de l’œuvre qui nous est proposé d’étudier se situe au début du roman. Ce passage joue un rôle essentiel dans le récit car il permet au lecteur d’entrer plus aisément dans le cœur de celui-ci et de percevoir ses caractéristiques et le style de l’auteur. Ainsi, que révèle l’incipit sur La Vie de Marianne ? Après avoir analysé la présence de ces deux narrateurs, il s’agira de démontrer l’illusion du réel exprimé dans cet extrait et enfin nous nous intéresserons au personnage de Marianne qui nous apprend de nombreuses choses sur la société dans laquelle elle vit.

Tout d’abord, La Vie de Marianne a la particularité d’être composé de deux récits autobiographique, de la plume de deux narrateurs différents ; c’est ce que l’on appelle des récits « enchâssées ». D’une part, La Vie de Marianne commence ainsi avec un premier romancier et récit, au passé. Ce dernier semble faire la préface de l’œuvre, en s’adressant indirectement au lecteur. Il fait une sorte de conversation avec lui-même. En premier lieu, il expose, durant les dix premières lignes, une petite anecdote de sa vie. Il nous donc apprend qu’il a fait la découverte d’ « un manuscrit […] contenant l’histoire qu’on