La vie devant soi
Par Romain Gary alias Emile Ajar :
Cette étude est réalisée à partir de l’édition Folio de 2007, numéro 1362, les références des pages correspondent donc à ce livre.
La vie devant soi est un roman de Romain Kacew, célèbre auteur de littérature d’origine lituanienne et ayant vécu presque toute sa vie en France, paru sous le pseudonyme d’Emile Ajar. Le livre est publié en 1975 et reçoit cette même année le prix Goncourt, prix le plus prestigieux en littérature.
Cette œuvre est depuis immanquablement associée à une polémique due à ce prix, normalement recevable qu’une seule fois dans une vie. Or Romain Kacew avait déjà reçu le prix Goncourt en 1956 pour Les racines du ciel, œuvre publiée sous son principal pseudonyme, Romain Gary.
La vie devant soi est donc une œuvre empreinte d’un mystère, témoin d’une incroyable supercherie puisque la véritable identité de l’auteur ne sera révélée qu’en 1980 à la faveur d’un document posthume.
Ce livre a été écrit dans une période difficile pour l’auteur. Les critiques s’étaient habitués à un certain style et trouvaient en Romain Gary un auteur constant et vieillissant.
Emile Ajar est alors apparu, un auteur libre au style nouveau, bénéficiant d’un regard neuf. Une véritable renaissance.
Un nouveau souffle, tant pour les critiques que pour l’auteur car cette œuvre justement se caractérise par cette nouveauté.
Un style inédit est mis au point, un style particulier qui justifie la singularité de ce roman jalonné de thèmes chers à l’auteur et traités de manière novatrice.
Lorsqu’on parcourt pour la première fois les lignes qui ouvrent La vie devant soi, on ne peut que se retrouver extrêmement surpris. Le style du narrateur s’impose immédiatement.
La manière d’écrire est réellement déstabilisante pour un nouveau lecteur. L’auteur met en place une langue particulière, inventée par et pour son personnage narrateur, Mohammed alias “Momo”.
Car ce roman est une autobiographie fictive racontée