la vie est un long fleuve tranquille
La socialisation : un long fleuve tranquille ?
Jérôme CROZAT, professeur certifié de SES aux lycées Balzac et Jean-Monnet de Tours, et Paul VINACHES, professeur agrégé de SES au lycée Monteil de Rodez
Autour et à partir du film d’Étienne Chatilliez, La Vie est un long fleuve tranquille, un projet destiné à élaborer un cours de sociologie en classe de première a été expérimenté pendant trois ans. Ce travail a permis de motiver les élèves et de rendre plus facilement accessible une certaine réalité sociale.
S
orti dans les salles en 1988, le premier film d’Étienne
Chatilliez, La Vie est un long fleuve tranquille…, a bénéficié d’un réel succès public. L’expression
« c’est lundi c’est raviolis » est restée dans toutes les mémoires.
À la fois tendre et décapante, drôle et sévère, caricaturale mais minutieusement observée, la situation imaginée par les scénaristes permet de faire voler en éclat deux cellules familiales figées. Le film, riche en dérision, raconte l’histoire de deux familles du Nord : les « Le Quesnoy », bourgeois, catholiques, conservateurs, et les « Groseille », chômeurs, athées et débrouillards. Alors même que tout les sépare leurs destins vont se trouver mêlés. Par dépit amoureux, Josette, la sage-femme qui accouche successivement Mmes Le
Quesnoy et Groseille, tente une expérience singulière. Constatant l’inégalité des chances à leur naissance, elle intervertit les enfants des deux familles. La suite du film raconte les péripéties qui vont marquer, douze ans plus tard, le retour du fils Le Quesnoy dans sa famille biologique, la vie des
Le Quesnoy et celle des Groseille…
Souvent drôle, parfois cruelle, réactionnaire pour certains, bien vue pour
d’autres, cette fiction nous a paru être un outil original et efficace pour aborder certaines notions du programme de première. Au cœur de notre démarche, une conviction : la projection d’un film de fiction ne saurait jouer un simple rôle d’illustration de