La vie
Son livre Poèmes pour un texte, rassemble des poésies parues pendant vingt-et-un ans (1970 – 1991) ; il vient en écho à Textes pour un poème paru en 1987. Pour Andrée Chedid, la poésie est essentielle :
« La poésie, par moments, nous grefferait-elle à la totalité, à l’ouvert ? A la vraie vie ? » (Poèmes pour un texte, p. 117)
Si j’ai voulu rapprocher ce premier recueil de son roman Le Message, c’est parce qu’il y a un parallélisme entre ces deux livres. Ils nous parlent de la guerre cruelle, de la beauté de l’amour, du temps qui passe si vite, de la mort toujours prête à surgir n’importe où. J’alternerai donc des extraits de ses poèmes en appui de mon analyse sur Le Message dont le titre à lui seul, est déjà évocateur car nous avons tous un message à transmettre.
Dans son roman, la guerre est partout, insidieuse et elle tue : « Tout devient prétexte à abattre, à détruire ; (…). Chacun se prend pour un héros (…). » (Le Message, p. 21). Un massacre en attire un autre dans une chaîne sans fin où l’homme est une cible, une proie pour le chasseur avide de tuerie. Andrée Chedid choisit de parler d’une femme parmi tant d’autres au seuil de cette mort qui la couche dans la beauté de sa jeunesse et de ses rêves. Cette femme va parler, crier son amour, oubliant qu’elle n’a plus que quelques heures à vivre ; un couple âgé et aimant va se pencher sur elle, boire jusqu’à la dernière goutte, ses mots murmurés et l’aider dans son agonie, tendue vers l’être aimé absent et qu’elle continue d’attendre.
Andrée Chedid nous