La vielle chausette
- Bonjour papa ! Comment ça va ? - ça va, ça va ! Tiens, je vais te raconter l’histoire de « La vieille chaussette ».
C’était une chaussette de grande qualité, conçue pour la grande randonnée. On ne la prenait qu’aux grandes occasions, et elle avait droit à un traitement particulier. On la lavait à la main, dans une bassine à part, avec un assouplissant adapté, et on la séchait dans une serviette éponge.
Avec une très bonne isolation thermique et un excellent contrôle d'humidité, elle procurait un agréable confort. Sa souplesse et sa robustesse étaient sans doute ses principales qualités. Elle savait s’adapter parfaitement à chaque pied, aux différentes chaussures, à tous les terrains, et par tous les temps chauds ou froids, secs ou humides...
Glaciers des Alpes, sentiers des Pyrénées, chemins vers Compostelle, balades en vélo dans le Lauragais faisaient ses délices. Elle remplissait bien sa mission, protégeant des ampoules et tenant le pied au chaud quand c’était nécessaire. De temps en temps elle avait droit à une caresse de la main et des commentaires pleins de louange : « C’est une bonne chaussette ! ... »
Puis, kilomètres après kilomètres, pas à pas, petit à petit, elle s’est usée, consumée. Le tissu s’est aminci, affaibli. Alors on ne l’utilisait plus pour les grandes randonnées mais seulement pour les petites balades à la campagne ou en ville. Et puis, elle n’était plus à la mode, alors on la réservait pour les travaux domestiques, tondre la pelouse ou jardiner dans le potager. On la lavait maintenant à la machine avec les habits qui ne craignent rien. Et elle séchait au soleil. Elle devint alors plus rêche et s’endurcit.
Et puis, un trou est apparu au talon. De nos jours, on ne reprise plus les chaussettes.
A cause de la qualité du tissu, on l’utilisa dans un premier temps pour enlever la poussière sur les meubles et on la rangeait dans le placard à balais. On s’en servi aussi pour faire luire les chaussures Elle traina