La ville

677 mots 3 pages
LA VILLE

A l' exeption des villes nées de civilisation implacables et terrorisantes, dont la bonne santé est égale à la sévérité des moeurs, il semble que les villes, les grandes villes, objet de notre étude, ont toujours été plus ou moins malades. Si les habitants d'Ur, de Thèbes, de Tenochtitlan ne nous ont laissé aucune ctitique de leur ville qui, ainsi, paraissent admirables, c'est peut-être qu'ils n'en avaient pas le loisir. Comme par hasard, les seuls sociétés qui semblent parfaites sont celles où la liberté n'existe pas. Si les Athéniens, les Romains, les Européens du XVIIIe siècle nous ont fourni tant de critiques de leurs villes, cela ne veut pas forcément dire que ces villes étaient pires que celles des Incas ou des Mésopotamiens. Mais qu'ils avaient la liberté de le dire.
Par ailleurs, si la critique de la ville apparaît plus vive que celle du monde rural, c'est que la ville est par excellence le lieu de la critique. Cette liberté de jugement est à mettre à l'actif de la grande ville.
Nous avons souvent parlé d'exode puisque la ville et l'exode ont partie liée. Mais pas seulement dans le sens de la fuite hors de la ville. Car enfin, ces villes, de quoi sont-elles nées sinon de l'exode rural, sinon de la fascination qu'elles exercent, depuis sept mille ans, sur le paysan et le nomade?
Si, finalement, la ville suscite la déception, le dégoût, voire la haine, c'est peut-être simplement parce-quelle reste un mirage. La ville pétrifie des rêves, incarne des idées, concrétise des fantasmes collectifs. Née des vagues successives de l'exode rural, elle rassemble trop de transplantés, trop de déracinés, pour rester longtemps satble. Mais son instabilité est aussi le gage de sa vitalité. Contrairement au village, qui reste immuable, la ville bouge sans cesse, se transforme, se métamorphose. Rien ne ressemble plus à un être vivant que ce corp de pierre. Cette incessante agitation fatigue, déroute. Que ce soit Juvénal à Rome, Boileau ou Baudelaire à Paris, les

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