La violence à la préhistoire
« Tuée par la main de l’homme ? Mais jamais quelqu’un n’a tué un autre quelqu’un ! »
(RRRrrr, Alain Chabat, 2004, minute 22)
A l’occasion de ce film, Alain Chabat et les Robins des bois posent en termes simples la question de l’origine de la violence chez l’Homme en traitant avec humour et parodie un sujet pourtant sombre : quand les hommes se sont-ils mis à tuer leurs congénères et pourquoi ? Y a-t-il eu un avant le premier meurtre et un après ? En effet l’humain est une des rares espèces du règne animal à faire preuve de violence envers ses semblables, au même titre que les lions ou les chimpanzés qui peuvent se battre pour désigner le mâle dominant ou pour le partage des proies. Mais qu’entend-on par violence ? Le dictionnaire du Larousse définit la violence comme un phénomène intense, brutal et souvent destructeur. Mais alors que signifie « brutal » ? Il s’agit, toujours d’après le Larousse, d’un phénomène brusque, violent. C’est le serpent qui se mord la queue. On peut donc dire que la violence est une notion des plus vagues et complexes. Je me tiendrai ici à une analyse de la violence à la préhistoire en tant qu’acte engendrant la douleur et la mort d’autrui.
Pour ce qui est de l’historiographie et de l’analyse de la violence, elle se focalise pour l’immense majorité de la littérature à une étude de la guerre. C’est même le champ d’étude le plus prolixe et cela parce que les historiens considérèrent longtemps comme le seul moyen de rompre avec une tradition et d’instaurer une nouvelle organisation géopolitique, ce qui fait de la guerre le moyen le plus simple pour expliquer les modifications d’une société. C’est ainsi que plus de 50 000 ouvrages sont dédiés à l’analyse sous toutes les coutures de la guerre de Sécession par exemple. Cependant, l’analyse de la guerre primitive est relativement peu étudiée parce que peu documentée. De surcroît, en ce qui concerne les conflits préhistoriques, l’archéologie n’apporte pas un