La vision de rousseau dans le mythe du bon sauvage
Chapitre 1 : La vision de Rousseau
(voici l'extrait choisie de la première partie de discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes)
« Quoi qu'il en soit de ces origines, on voit du moins, au peu de soin qu'à pris la nature de rapprocher les hommes par des besoins mutuels, et de leur faciliter l'usage de la parole, combien elle a peu mis du sien dans tout ce qu'ils ont fait, pour en établir des liens. En effet, il est impossible d'imaginer pourquoi dans cet état primitif un homme aurait plutôt besoin d'un autre homme qu'un singe ou un loup de son semblable, ni ce besoin supposé, quel motif pourrait engager l'autre à y pourvoir, ni même, en ce dernier cas, comment ils pourraient y convenir entre eux des conditions. Je sais qu'on nous répète sans cesse que rien n'eût été si misérable que l'homme dans cet état; et s'il est vrai, comme je crois l'avoir prouvé, qu'il n'eût pu qu'après, bien des Siècles avoir le désir et l'occasion d'en sortir, ce serait un procès à faire à la Nature, et non à celui qu'elle aurait ainsi constitué. Mais, si j'entends bien ce terme de misérable, c'est un mot qui n'a aucun sens, ou qui ne signifie qu'une privation douloureuse et la souffrance du corps ou de l'âme : Or je voudrais bien qu'on m'expliquât quel peut être le genre de misère d'un être libre, dont le cœur est en paix, et le corps en santé. Je me demande laquelle, de la vie Civile ou naturelle, est la plus sujette à devenir insupportable à ceux qui en jouissent ? Nous ne voyons presque autour de nous que des gens qui se plaignent de leur existence; plusieurs même qui s'en privent autant qu'il est en eux, et la réunion des Lois divine et humaine suffit à peine pour arrêter de désordre : je demande si jamais on a ouï dire qu'un Sauvage en liberté ait seulement songé à se plaindre de la vie et à se donner la mort ? Qu'on juge donc avec moins d'orgueil de quel côté est la véritable misère. »
5
Quelques mots sur Rousseau :
Jean Jacques