LA VOIX DU SILENCE
ART
ART-THERAPIE
THERAPIE
LA VOIX DU SILENCE
Art-thérapie – la voix du silence
Rien, rien, rien d’autre que l’espace
Pour ces fous qui ont entrepris
De déchirer le jour qui passe
En longue lanières de cris
Hervé BAZIN
Introduction
J’ai vécu depuis que je suis née dans une ambiance artistique, ma mère était pianiste et mon père voulant faire une carrière lyrique travaillait régulièrement sa voix. J’ai donc été nourrie par l’opéra comme par le biberon et j’ai grandi avec. Ma grand-mère institutrice adorait ma voix et m’enregistrait tous les mois sur son magnétophone pour ses élèves. Cette période devait marquer ma vie à jamais, car elle m’a donné l’assurance que ma vox était un bon outil narcissique. Cela m’incitait des années après à poursuivre des études au conservatoire de Nice où j’ai obtenu deux médailles d’or chant et art-lyrique
(expression théâtrale), puis j’ai fait une carrière lyrique en tant qu’artiste lyrique.
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Art-thérapie – la voix du silence
Je crois que je suis une pédagogue née c’est pourquoi la pédagogie m’a toujours intéressée. Ma première expérience avec la psychiatrie fut lorsque j’étais enfant à la période de la préadolescence. Mes parents étaient amis avec une dame dont les trois petits enfants étaient handicapés mentaux. L’un d’entre eux était une jeune fille d’environ 17 ans, atteinte d’arriération mentale. Ma mère connaissant mes capacités pédagogique et douée d’une patience à toute épreuve, me proposa de m’occuper de Marie-Claude et de lui apprendre à lire. Durant quelques mois, jusqu’à ce qu’elle parte dans une autre ville avec son père, je m’attelais à lui apprendre à lire et à écrire. Les séances ne duraient guerre longtemps car les capacités de concentration de Marie-Claude étaient limitées. Ce fut une expérience enrichissante pour moi, car j’avais maitrisé la peur de l’étrangeté et par la même occasion l’étranger qui était en moi.
En même temps que mon activité scénique, j’ai suivi au centre polyphonique de Paris une