La critique de la société moderne de jean philippe verhegeren verheen

6349 mots 26 pages
La critique de la société «moderne» du XXIe siècle par le langage dans l’œuvre de Jean-Pierre Verheggen La poésie fut longtemps considérée - et, cela est toujours d’actualité dans l’imaginaire populaire - comme un art exclusivement élevé et sérieux. Dès lors, il n’était même pas envisageable qu’elle puisse faire rire, et a fortiori , rire aux éclats. J-P. Dubost[footnoteRef:1], un poète français, reprend d’ailleurs un hapax de Rabelais, allant jusqu’à dire que …afficher plus de contenu…

URL: https://artsrtlettres.ning.com/m/discussion?id=3501272%3ATopic%3a720388 (consulté le 23/11/18).] [15: VERHEGGEN (Jean-Pierre), «Objections, chers poètes», in Sodome et Grammaire, Gallimard, Coll. «Nrf», Paris, 2008. Il s’en prend aux poètes de tous les siècles et tous les courants: Ronsard (XVIe), La Fontaine (XVIIe), Baudelaire (XIXe), Eluard (XXe), Marinetti (XXe), Cocteau (XXe), etc. De même, lorsqu’il revisite les propos de Molière, dramaturge du XIIe siècle, il pointe du doigt ses propos déjà d’une grande modernité. Jean Rancourt suit cette idée lorsqu’il explique que les idées de certains penseurs étaient et sont toujours d’une grande modernité: «Connais-toi toi-même» de Socrate, «Deviens qui tu es» de Nietzsche, «Je pense …afficher plus de contenu…

Ce suffixe -ité permet de former un substantif exprimant une qualité à partir d’une base adjectivale. Au regard de la définition de ces mots (voir Larousse), il apparaît que leur sémantique reste vague étant donné qu’il s’agit de la capacité, la probabilité, la possibilité que quelqu’un ou quelque chose soit proche, convivial, traçable, dangereux ou faisable. Ce lexique flou rappelle celui de la langue de bois dont la dénonciation est l’un des piliers de la poésie de Verheggen. De fait, le vocabulaire «de bois» se caractérise par un caractère «assez flou pour être réutilisé à n’importe quelle fin»[footnoteRef:25]. Il pastiche ce phénomène en nominalisant des mots qui sont déjà des substantifs: «pisteté et autres filièreté», «sa parenteté*, «sa pèreté»* et «ses incontinencetés»

en relation