La famille a l'heure de l'individualisme et de l'individualisme
C.E.R.A.S | « Revue Projet »
2011/3 n° 322 | pages 24 à 32 ISSN 0033-0884
DOI 10.3917/pro.322.0024
Article disponible en ligne à l'adresse :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
https://www.cairn.info/revue-projet-2011-3-page-24.htm
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- …afficher plus de contenu…
Montesquieu parlait de « l’esprit général d’une nation » pour désigner une certaine manière de vivre qui fait l’unité d’une collectivité. L’individualisme est cet esprit aujourd’hui. Loin d’être une aspiration spontanée de chacun, c’est un produit social. Dès lors, la vie familiale paraît, sinon plus sociale, du moins plus politique que par le passé : les valeurs d’autonomie, de liberté et d’égalité, qui légitimaient jusqu’alors l’organisation de l’espace public, gagnent l’espace privé.
-La quête de soi comme idéologie
La réalité paradoxale de l’individualisme est d’être un produit social qui dévalorise ce à quoi nous assigne la vie sociale (tenir sa place, endosser des rôles, s’appuyer sur des traditions…) au profit de ce que nous …afficher plus de contenu…
L’individualisme s’accompagne de normes, pas nécessairement nouvel- les dans leur contenu mais qui, loin d’être toutes codifiées sous la forme d’une règle instituée, se diffusent par des voies inédites jusqu’à atteindre le cœur de l’intimité familiale. Elles indiquent aux individus ce que doit être un bon couple, une éducation réussie, le bon âge pour avoir des enfants, la bonne façon de vivre sa sexualité, la bonne distance avec les parents et les beaux-parents, la bonne manière de divorcer, la bonne manière de vieillir, la bonne mort… Ce n’est plus le groupe d’appartenance ou la religion qui indiquent comment vivre en famille. Les réponses se trouvent