La fontaine, fables, les deux coqs, 1313
Deux Coqs vivaient en paix : une Poule survint, Et voilà la guerre allumée.
Amour, tu perdis Troie ; et c’est de toi que vint Cette querelle envenimée
Où du sang des Dieux même on vit le Xanthe teint !
Longtemps entre nos Coqs le combat se maintint.
Le bruit s’en répandit par tout le voisinage :
La gent qui porte crête au spectacle accourut ; Plus d’une Hélène au beau plumage
Fut le prix du vainqueur. Le vaincu disparut :
Il alla se cacher …afficher plus de contenu…
La fable a donc une vocation didactique dès le début, dès ses origines antiques (orales, puis écrites : Esope chez les
Grecs dont la fable « Les deux coqs et l’aigle » inspireront La Fontaine, Phèdre chez les Romains). A l’époque classique, les écrivains ont pour mission de former « L’Honnête Homme », un homme cultivé sans pédanterie, agréable en société et maître de ses passions. Mais une leçon …afficher plus de contenu…
Comme les nouveaux héros de Troie sont des animaux, nous sommes dans l’héroï-comique, un comique qui transforme en héros ceux qui sont loin d’en être, et qui déclenche alors l’humour ou l’ironie. Selon le récit d’Homère dans l’Iliade, la guerre de Troie fut déclenchée par l’amour de Pâris (un prince troyen) pour la belle Hélène, l’épouse de Ménélas, le roi de Sparte en Grèce. Ménélas venu rechercher sa femme avec son armée réussit à vaincre la cité de Troie grâce à la ruse du cheval de Troie, et la ville finit incendiée. Pour rappeler au lecteur cette épopée mythique, le