La ville de verhaeren, commentaire
Fleurs du mal, la ville devient un thème privilégié de la modernité poétique. On le relrouve par exemple avec Ernile Verhaeren, poète flarnand francophone qui publie en
1893 un recueil intitulé Les Carnpagnes hallucinées dont le poème liminaire, « La ville », évoque I'extension urbaine et le développement industriel qui transforment les paysages en cette fin de XlXe siècle. Nous en étudierons ici les premières strophes. …afficher plus de contenu…
Ville réelle ou ville rêvée
- S'agit-il d'une ville particulière ? Le titre et le premier vers emploient le déterminant article défini Ia qui semble plutôt avoir ici une valeur de généralisation, comme si Ie poète voulait évoquer l'essence même de la ville moderne et non une ville en particulier. Dans la première strophe, I'atrnosphère est onirique :
- «brumes» + expression«comme d'un rêve» v. 6 + Rime «brumes» 1
« s'exhume )) -> la ville semble sortir de I'imagination brumeuse du poète
- Association de termes archiiecturaux realistes comme « étages » et « grands escaliers » à des « voyages i Jusques au ciel » -> rêve impossible.
- Dans la deuxième strophe, mêrne si davantage d'éléments réalistes sont suggérés
(« ponts tressés de fer » v.8, « blocs », « colonnes » v. 10, « faubourgs » v.12 …afficher plus de contenu…
La métaphore de la ville comme créature tentaculaire permet à Verhaeren de la présenter sous un jour à la fois fascrnant et inquiétant. ll la voit cornme un espace où règne le gigantisme et la vitesse, où les constructions défient la nature par leur démesure, mais son évocation n'est pas dépourvue d'un certain lyrisme avec les jeux sonores auxquels il se livre ainsi qu'avec les images qui lui confèrent une dimension mythique. On retrouve chez Apollinaire la même volonté de faire entrer la ville moderne et ses quartiers industriels en poésie avec « Zone », poème liminaire d'Alcoofs. La vilfe est cependant présentée sous un jour plr-rs lumineux, avec l'évocation quotidienne