Laclos, Les Liaisons dangereuses
Cette lettre de fiction est composée de deux mouvements bien distincts qui opposent les autres femmes à la Marquise de Merteuil. Elle vise à rétablir la vérité sur les intentions et la personnalité de la Marquise. C’est une lettre-règlement de compte ! elle forme une pause dans le récit.
I/ Une habile épistolière
La composition de la lettre : deux mouvements pour convaincre et donner une leçon au Vicomte de Valmont. Les interrogations rhétoriques servent de transition entre les deux parties de cette lettre.
Le rôle du destinataire : Valmont n’est pas ici son confident, la Marquise ne l’utilise que pour se justifier et laisser libre expression à son orgueil. Elle sait parfaitement à qui son discours s’adresse et adapte ses arguments en conséquence.
Les portraits : la marquise se pose comme observatrice mondaine, elle peint ses contemporains en utilisant le ton et le vocabulaire des moralistes : « confondent sans cesse l’amour et l’Amant » ; « leur folle illusion » ; « vraies superstitieuses » etc. La lettre est ici l’occasion de brosser des portraits de femmes, de donner des types caractéristiques
II/La morale libertine
Le procédé de l’antithèse : La Marquise vs les autres femmes : les femmes sont classées en fonction de leur comportement amoureux. Celles « qui se disent à sentiment » n’obtiennent que le mépris de Madame de Merteuil. Quelles sont les marques de ce mépris ? Voir la façon dont elles sont désignées, la plus part de temps par le pronom démonstratif ayant ici des connotations péjoratives : « ces femmes à délire » ; « ces femmes actives dans leur oisiveté » ; etc.
L’autoportrait d’une orgueilleuse : « je puis dire que je suis mon ouvrage. »
A l’inverse des autres femmes, elle possède l’intelligence calculatrice qui la fait triompher. Elle est capable d’analyser la réalité avec justesse, elle clame une supériorité qui ne redoute