lacs d amour
Vénérable Maître, et vous tous mes frères et mes sœurs, en vos grades et qualités,
Me voici devant vous, pour partager avec vous le fruit de mon travail, et vous exposer ma pièce d’architecture portant sur les « lacs d’amour », ces nœuds, au nombre de treize, qui décorent discrètement les murs de notre temple. Cette figure, complexe d’apparence, mais symboliquement claire et limpide, est de loin celle qui m’intrigue et me fascine le plus parmi tous les autres symboles maçonniques.
Il m’est impossible de parler des lacs d’amour sans penser mon initiation. Je me souviens que lorsqu’on me retira le bandeau noir, après des épreuves aussi épuisantes qu’émouvantes, je fixais du regard, le temps de quelques secondes, un lac d’amour, me plongeant dans ses parties les plus entrelacées, comme essayant de vaincre ce labyrinthe, un labyrinthe où l’entrée et la sortie sont tellement identiques… mais tellement différente… ce symbole me fascinait déjà bien avant que je connaisse son nom.
Un lac, du latin « laqueus », signifiant lacet ou filet, faisant référence à ce qui fait la liaison, l’union.
En fait, le lac d’amour est un nœud simple sur une boucle, desserré et stylisé, décrit et défini dès le Moyen Age comme un cordon entrelacé circulairement, dont les bords traversant les centres, ressortent l’un à dextre et l’autre à senestre.
Bien que souvent présenté comme un symbole médiéval, on retrouve la forme du nœud entrelacé à travers l’Histoire, présente dans plusieurs civilisations : je pense au « nœud sans fin » faisant partie des Ashtamangala, symboles boudhistes, le « nœud d’Héraclès », considéré par les romains comme le symbole du mariage et puis plusieurs motifs d’entrelacs, omniprésent dans l’art celtiques et en héraldique ayant une ressemblance frappante avec le lac d’amour que nous connaissons dans notre confrérie. J’ai même appris à travers mes lectures que les Egyptiens se servaient d’une sorte de nœud entrelacé comme talisman protecteur.
Ainsi,