Ladji
Droit du plus fort ou droit du plus faible, dans le sens où un droit puisse découler uniquement du fait qu'on est le plus fort ou le plus faible, ne sont pas des notions juridiquement acceptables, le libéralisme ne définissant pas le droit en termes de rapports de force (ce qui ne signifie pas que le droit ne puisse pas être appliqué par la force).
La loi du plus faible s'exprime par exemple avec le "politiquement correct", la reconnaissance du faible comme victime d'un fort, forcément coupable. Si je suis pauvre c'est la faute des riches, si j'habite un pays du Tiers-Monde, je suis un opprimé, si je suis une femme, je suis victime du machisme des hommes, etc. On pourrait, adoptant le point de vue de Nietzsche (qui affirmait : "Il faut protéger le fort du faible"), caractériser cette victimisation comme l'expression d'une volonté de puissance négative, d'une haine de soi-même, d'un ressentiment qui peut aussi aboutir à la violence (le terrorisme en est le meilleur exemple).
Il ne faut pas confondre la loi du plus faible et le "droit du plus faible", qui est le respect des minorités dans leurs droits légitimes (c'est dans ce sens qu'Alain Madelin a écrit Le Droit du plus faible). Dans un cas, on ne cherche qu'à dominer en renversant les rôles, dans l'autre on répond à l'exigence d'isonomie.
Citations
* Certes, le droit du plus fort est exécrable. Mais en quoi le droit du plus faible lui serait-il supérieur ? Dans l’un ou l’autre cas, il ne s’agit aucunement de droits. Ce ne sont que des abus. Les uns abusent de leur force et les autres de leur faiblesse, les uns comme les autres comptant sur notre lâcheté. (Pierre Lance) * La démocratie libérale, c'est le droit du plus faible, le droit de la minorité, et celui de la plus petite