Lalalala
Il avait emménagé dans une pension de famille. il y menait une existence tranquille ; la vente des titres de son épouse lui avait procuré l’argent nécessaire. Un livre par jour, des concerts, des repas solitaires, des visites au musée…il n’en fallait pas plus pour le combler. Il écoutait la radio, s’accordait de petits sommes et de longues séances de méditation. La vie n’était pas si désagréable.
Un soir, il posa son livre et se déshabilla. Il éteignit la lumière et ouvrit la fenêtre. Assis au bord du lit, il contempla un moment le plancher. Puis, il s’allongea, les mains croisées derrière la nuque. Un courant d’air froid lui parvenait de la fenêtre ; il tira les couvertures sur sa tête et ferma les yeux.
Tout était calme .Il entendait le bruit régulier de sa respiration. Une douce chaleur commençait à l’envahir, tendre et apaisante. Il poussa un gros soupir et sourit.
Soudain il ouvrit les yeux et se leva. Le vent dehors grondait et claquait les volets de sa chambre. Il alluma la lumière et vit au pied de son lit sa femme, son seul et unique amour qui avait disparu quelques mois plus tôt. Elle était belle, brune couleur santal, son teint d’une pâleur extrême, entourée d’une aura qui illuminait la pièce.
Elle était debout, nue, à le fixer un long moment. Lui, souriait d’un air hébété. Pas un seul instant, il n’avait cessé de penser à elle. Même à travers la Mort, il l’aimait et continuerait à l’aimer. Il alla doucement devant elle, essaya de la toucher en vain. Le malheureux ne parvenait juste qu’à sentir une masse légère qui le fit tressaillir. La défunte tendit le bras comme pour lui demander d’avancer, de la suivre. Il la suivit, jusqu’au dehors, dans un labyrinthe de fleurs. Le parfum des roses et des hortensias embaumaient l’air.
Après quelques minutes de marche à travers ce dédale parfumé, ils arrivèrent au centre où se tenait une fontaine. Dans cet endroit,