L'amitié dans "il crois aux Amis" de Balzac
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Julia Chamard-Bergeron
Dans L'Année balzacienne L'Année balzacienne 2009/1 (n° 10)2009/1 (n° 10), pages 283 à 313
Éditions Presses Universitaires de FrancePresses Universitaires de France
ISSN 0084-6473
ISBN 9782130579953
DOI 10.3917/balz.010.0283
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142). Si cette parenté de l’esprit était seule à l’origine de la relation amicale, elle donnerait lieu à la parfaite réciprocité des sentiments et à l’égalité de statut.
Balzac montre très clairement que ce n’est pas le cas :
« [...] l’un des deux aimait avec idolâtrie, et c’était David.
Aussi Lucien commandait-il en femme qui se sait aimée.
David obéissait avec plaisir » (p. 146). L’auteur ajoute tout de suite après ce qu’il faut considérer comme une explication de ce déséquilibre amical : « La beauté physique de son ami com- portait une supériorité qu’il acceptait en se trouvant lourd et commun » (ibid.).
Comment l’apparence physique peut-elle jouer un si grand rôle dans une relation qui n’engage pas à …afficher plus de contenu…
Les membres du Cénacle ont toutefois un réel ascendant sur
Lucien, et ce aussi longtemps que celui-ci demeure dans leur cercle d’influence. Et ce n’est que par l’influence d’un autre, en l’occurrence le journaliste Étienne Lousteau, que le faible
Lucien recevra l’impulsion nécessaire pour sortir de ce cercle.
Ainsi que nous l’avons montré en commentant la justification du départ pour Paris, Lucien est très capable de se tromper lui-même, de ruser avec sa propre conscience, mais il n’est pas en mesure de ruser avec ceux qui sont à la fois plus forts et plus lucides que lui. Nous avons émis des doutes sur la perspi- cacité de David quant aux motifs réels des actions de Lucien.
En revanche, il ne fait aucun doute que le Cénacle,