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La diplomatie africaine face aux conflits de la région des Grands Lacs

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N Afrique, on est loin d’en avoir fini avec la fin de la guerre

froide. La fin de la guerre froide a d’abord signifié la fin d’un certain nombre de conflits prétendument idéologiques et opposant des (( marxistes o à des (i impérialistes D, l’Est à l’Ouest.
La fin de la guerre froide, contemporaine du début de la démocratisation en Afrique, est aussi à rapprocher de la multiplication de conflits civils africains, dévastateurs et souvent à fortes connotations ethniques, régionales ou religieuses. Les crises de la région des Grands Lacs d’Afrique ou plus exactement leur monstruosité, amplement médiatisée, ont amené à une prise de conscience des risques mortels que pareils conflits font courir aux pays et surtout aux régimes africains. La région des Grands Lacs, en continuant de symboliser les drames africains, est devenue l’épicentre d’où partent, en cercles concentriques, des crises vers des pays naguère considérés stables.
Les conflits dans cette région n’ont pas été contenus à l’intérieur des frontières des pays concernés. Leurs voisins ont subi les effets pervers des crises avec des flots de réfugiés (Tanzanie,
Ouganda) ou ont été déstabilisés (Congo/Zaïre). Mais les cas extrêmes restent le Burundi et le Rwanda. Victimes chroniques de conflits civils, ils déstabilisent leurs voisins et surtout se fragilisent mutuellement. Une crise au Rwanda envoie des dizaines de milliers de réfugiés au Burundi et réciproquement. Ainsi, depuis près de quarante ans, tels des vases communiquants, le Burundi et le
Rwanda se renvoient tour à tour des conflits sanglants, chaque pays explosant après un bref répit, le temps d’une crise chez le voisin.
Des horreurs télévisées du génocide rwandais de 1994 et de la misère des réfugiés et des déplacés s’est dégagée, péniblement, une volonté politique où semblent se retrouver les Africains, dirigeants