L’appropriation de l’espace urbain : la formation de l’espace urbain
L'appropriation de l'espace urbain : la formation de la valeur dans la ville moderne (XVIe-XIXe siècles)
Bernard Lepetit
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Lepetit Bernard. L'appropriation de l'espace urbain : la formation de la valeur dans la ville moderne (XVIe-XIXe siècles). In:
Histoire, économie et société, 1994, 13ᵉ année, n°3. Lectures de la ville (XVe-XXe …afficher plus de contenu…
La rationalité économique les commande. L'analyse théorique néo-classique des mécanismes d'affectation des sols par le marché permet de les construire. Les dénivellations de l'espace urbain y résultent d'une double inégalité : celle des usages du sol, qui n'ont pas les mêmes avantages relatifs à occuper une situation privilégiée ; celle des usagers, qui ne disposent pas des mêmes capacités monétaires pour occuper les emplacements les plus convoités. Dans le cadre d'une concurrence parfaite entre les différents consommateurs d'espace urbain, les prix résultent de l'arbitrage réalisé au même moment par chacun, sous contrainte des ressources budgétaires dont il dispose, entre la quantité d'espace à laquelle il peut accéder et …afficher plus de contenu…
D'ailleurs, cette belle régularité résiste mal à un changement d'échelle.
Abandonnez les quartiers pour les maisons, distinguez entre les immeubles en façade et les constructions en fond de cour, considérez séparément les différents étages d'un même bâtiment, et une image différente apparaît. L'hétérogénéité des usages et des valeurs des parcelles proches l'emporte sur l'homogénéité des zones. Le principe de centralité des sociétés clientélaires d'Ancien Régime doit être supposé répondre à d'autres motifs et s'exercer à d'autres échelles que dans les sociétés d'aujourd'hui. Roland Mousnier parlait pour le décrire de « noyau d'hôtel » aristocratique, rassemblant autour d'un privilégié ses fidèles, obligés ou consentants, puis,