Du Traité de Paris au « bonjour » lancé par Barack Obama à la fin de sa première conférence de presse, les États-Unis et la France ont noué une amitié qui fut au cœur de l’expérience démocratique. René Rémond, éminent historien français, a mis en exergue les trois Français qui, aux côtés de nombreuses grandes figures américaines, de Benjamin Franklin à Thomas Jefferson, ont consacré leurs efforts à cette longue amitié. Des années 1770 aux années 1830, les relations franco-américaines étaient représentées en France par le marquis de Lafayette, symbole du soutien direct de la France à la création de la République américaine pendant la guerre d’indépendance. Au cours des décennies 1830 et 1840, Alexis de Tocqueville, avec son livre De la démocratie en Amérique, publié en deux volumes en 1835 et 1840, produisit une véritable fascination française pour la nature de la participation politique au sein d’une démocratie américaine remarquablement stable. C’est ensuite Édouard Laboulaye qui, en 1849, commença ses cours sur la constitution américaine dans l’enceinte prestigieuse du Collège de France. La réalisation grandiose de la Statue de la Liberté en 18861 fut la consécration finale de son attachement à la démocratie américaine. Comme ses prédécesseurs, Lafayette et Tocqueville, Laboulaye fut un grand observateur et un fervent partisan de la démocratie américaine. Lafayette avait combattu aux côtés de Washington pendant la guerre révolutionnaire, Tocqueville avait révélé la force de la participation démocratique et Laboulaye mit en lumière l’apport constitutionnel des États-Unis pour les démocraties en mutation. « Puisse au moins [ma] voix trouver des échos dans le pays de La Fayette et prouver aux États-Unis que la France est toujours restée fidèle à l’Amérique et à la Liberté2 ». Cet attachement à défendre, observer et apprendre de la démocratie américaine s’étendit sur plus de cent ans et atteste le projet démocratique qui anime ces deux nations.
2Mais si la Statue de