Lavinia fontana, tognina gonsalvus
Histoire & Image, L2 Histoire Lyon
Nous traiterons ici, à partir du portrait de Tognina Gonsalvus peint par Lavinia Fontana, de la vie de l'artiste et de la signification du tableau, aussi en le replaçant dans une plus large perspective des représentations de ces raretés de la nature, mi-hommes mi-animaux, dont l'iconographie est remplie à l'époque moderne. Il convient tout d'abord de présenter la peintre, elle-même rare par son émancipation et son succès, chose qui, même s'il est plus répandu à la Renaissance, demeurait le champs des hommes.
Lavinia est fille de Prospero Fontana, peintre né en 1552, dont elle devient disciple dès le plus jeune âge. Proche des cercles intellectuels et artistiques affluents de l'époque, Prospero introduit sa fille à Michel-Ange autant qu'au Saint-Siège, dont Jules II, Pape alors est un ami. Il devient ainsi naturellement le "pittore palatino", attitré au Vatican jusqu'à ses quarante ans, année à partir de laquelle il oeuvrera au rayonnement de sa ville natale, Bologne. Fort de ses réseaux entretenus pendant sa période romaine, il entreprend le renouveau de la cité, pour la hisser au rang de capitale culturelle européenne, de 1560 à 1563 est construite une nouvelle Université, grâce à l'aval du Pape. Lavinia, toujours aux côtés de son père s'imisce ainsi aux riches milieux de l'Italie du Rinascimento, apprend des plus grands maîtres en même temps qu'elle construit par le biais de son père son entourage.
Elle peint son autoportrait vers 1577, "l'Artiste à l'épinette", suite à son mariage à un codisciple de son père, un peintre médiocre du nom de Giovan Paolo Zappi. Sa carrière de portraitiste progresse dès lors, malgré une vie familiale tumultueuse (le mari pose divers problèmes, les enfants du couple sont pour la plus part déficients), on apprécie son sens du détail surtout, Lavinia jouït autant de son talent, des réseaux de clientèle de son père que de la relative ouverture des domaines