Le bal, alfred de vigny
Initiation à l’explication d’auteurs français des XIXe et XXe siècles
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« Le bal », Alfred de Vigny Dans ce long poème, le poète évoque progressivement la vie telle qu’il la conçoit ; d’une plume défaitiste, il entreprend de la résumer en se focalisant sur l’évanescence dont elle est sujette ainsi que sur la morosité foncière qui la caractérise et exhorte les jeunes femmes à profiter de l’unique instant palpitant de leur vie. La scène du bal, qui devrait être gaie et frivole, est cependant baignée dans une ambiance qui tient du dramatique. Sa vision est des plus pessimistes quant aux relations qu’entretiennent les hommes entre eux. Le premier métasémème notable est, selon moi, la métaphore in presentia utilisée afin de comparer « les pas nouveaux » (et donc la « Walse ») au comparant « nœuds chers à Terpsichore ». Le terme « nœuds » présente un certain aspect négatif de la danse nouvelle ; celle-ci ne s’avère pas simple à réaliser. Cependant, elle apparaît comme prestigieuse puisque la Muse de la danse et du chant, Terpsichore, y semble attachée. Nous noterons également une légère allitération entre les mots « chers » et « Terpsichore », allitération qui rythme le poème. La métaphore in abstentia concernant les « regards de feu », à la fin du poème, fait référence à la luminosité des « guirlandes froissées » qui leur sont juxtaposées. De cette expression peu commune découle une impression d’éblouissement, voire d’admiration. Ces regards, dans lesquels dansent des flammes, sont subjugués par la lumière et par l’ambiance du bal. Nonobstant, cette seule interprétation ne suffit pas car il y a polysémie : en effet, des « regards de feu » peuvent désigner des yeux emplis de passion, désireux et se voulant séducteurs. Enfin, la métonymie spatiale désignant les personnes présentes au bal par le biais de « la