Le ballet éclaté
Au XXe siècle, la danse et le ballet, après une période faste, vont de nouveau se métamorphoser. A l’aube du siècle, l’Art nouveau se caractérise par la souplesse de lignes et de méandres : érotisme sophistiqué de Gustav Klimt (1862-1918) dans des tableaux scintillant d’étoffes dorées, allongements « baroques » des bijoux de René
Lalique (1860-1945), vases de Charles Gallé (1818-1902), meubles de Louis
Majorelle (1859-1926) ou façades d’immeubles de Hector Guimard (1867-1942).
Après Emile Zola, en réaction au naturalisme (Jules Bastien-Lepage Les Foins,
1877) ou au réalisme (Gustave Courbet, Un Enterrement à Ornans, 1849-50), apparaissent l’impressionnisme et l’expressionnisme.
La danse et le ballet n’échappent pas à cette tendance et y trouvent même une impulsion, faisant d’un art de l’onirisme un art du temps. Deux directions s’ouvrent :
« des artistes isolés, refusant de voir dans le ballet une simple fiction, ressentent le besoins de gestes nouveau pour s’exprimer, et rompent avec les canons académiques. Leur action coïncidant avec la décadence du ballet en Occident, est accueillie comme une véritable nécessité et conduit à la naissance de la danse libre. »
Simultanément, l’école russe demeurée vivante, s’épanouit encore davantage grâce aux Ballets russes de Serge de Diaghilev. Les chorégraphes de la compagnie enrichissent le vocabulaire de nouveaux pas sans rejeter ses principes de base.
Naissance de la danse libre
Trois Américaines, Loïe Fuller, Isadora Duncan et Ruth Saint-Denis, sont à l’origine de ce nouvel épanouissement, né du déclin de la danse masculine et de l’absence réelle d’école de ballet en Amérique (il faut attendre 1909 pour qu’une école de danse ne soit ouverte au Metropolitan Opera de New York, inauguré en
1883). Leur désir est d’affirmer leur personnalité, et leur libération personnelle passe par celle de la danse, épanouissement de l’esprit et du corps dans le mouvement.
Elles font le constat que le ballet traditionnel, de