le baron perche
Entre conte philosophique et Aventures à la Munchausen, ce livre admirablement écrit, se dévore d'un bout à l'autre. Sorte de Voltaire italien, Calvino met ici en valeur l'esprit des lumières, à travers l'histoire assez délirante d'un homme de la fin du XVIIIème qui, passé l'enfance, ne vivra plus que dans les arbres.
C'est d'ailleurs un très bel hommage aux arbres que ce livre ! On vole de branche en branche, de feuillage en feuillage, d'arbre en arbre, de saison en saison, et pour finir, on voit notre baron disparaître dans les airs, aussi mystérieusement que dans ses apparitions. Homme-oiseau, homme-mystère, héros quasi légendaire dans son pays, autant respecté que redouté, Côme finira comme il a vécu : au-dessus de la médiocrité et des pesanteurs terrestres.
Un très bon moment de lecture, aussi désopilant que suscitant des reflexions sur notre façon de vivre et sur notre rapport au monde.Le baron perché se situe à la lisière entre roman et conte philosophique. En tous cas, les références – plus ou moins cachées – à de grands maîtres de la philosophie sont nombreuses dans cet ouvrage d'Italo Calvino.
L'argument principal pourrait se résumer ainsi : si Socrate dispensait ses enseignements sous un arbre, Côme, lui, choisit de partir vivre dans les arbres et apprend, en autodidacte, à regarder les hommes et leurs vies avec plus de hauteur et de détachement. Le baron perché raconte l'itinéraire initiatique assez original d'un pré-adolescent, qui va découvrir la vie et se découvrir lui-même en observant ses congénères avec de la hauteur, au travers des branches des arbres, jusqu'à devenir un vieillard entêté et néanmoins idéaliste.
Le livre est construit non seulement à partir de références philosophiques mais c'est aussi une variation sur un thème bien connu de l'ethnologie,