Le beau est toujours bizarre
Sujet : « Le beau est toujours bizarre » Baudelaire
Introduction
- « Moi, j’ai dit bizarre, comme c’est bizarre ». Dans cette réplique fameuse de Jouvet dans Drôle de Drame de Marcel Carné, le bizarre est bien sûr le trait de ce qui est énigmatique et singulier.
Quand Baudelaire écrit dans les Curiosités esthétiques que le beau est toujours bizarre, la bizarrerie, rapprochée au beau, prend sans doute un sens bien plus profond.
- Il est intéressant de remarquer que ce mot de Baudelaire est assez tranché, l’énoncé est une affirmation : le beauté, pour Baudelaire, ne peut-être que bizarre, ou ne peut pas être ; aussi, le beau, dans cette citation, est pris comme un tout, dans son unité ; de plus, Baudelaire ne dit pas ce que le beau est, il conçoit ce qui pour lui rend une chose belle, ce qui différent. Nous avons toutes sortes d’opinions sur la beauté : nous parlons d’une belle voiture, d’un beau tableau, d’une belle femme ou d’un bel arbre, mais pour dire quoi exactement ? En fait, nous ne savons pas ce qu’est la beauté. En effet, il est vraiment impossible de dire ce qu’est la beauté ; d’ailleurs, dans l‘Hippias Majeur de Platon, aucune définition de la beauté ne ressort du dialogue, le dialogue est aporétique.
- dans notre étude, si nous n’exclurons pas le sens commun de « bizarre », à savoir ce qui s’écarte de la norme, ce qui est singulier, extravagant, nous retiendrons aussi les sens originaux de ce terme : selon Littré, ce terme vient du mot arabe « basharet » [bachaara] (=beauté, élégance), duquel ont découlé les notions de vaillance, de colère et d’emportement, puis progressivement le sens commun.
- PB : Y a-t-il une unité du beau ? Le beau est-il toujours dans l’extravagance ? Pourquoi pourrait-on dire que ce qui est beau contient nécessairement une bizarrerie intrinsèque ? Que l’appréhension de la beauté soit subjective, nous l’acceptons ; mais ce n'est pas la question. Ce qui fait problème, c’est bien plutôt de savoir si