Le beau peut-il ne pas plaire ?
BEAU – BEAUTÉ (ad j. Et n. m.)
1. – Norme permettant le jugement esthétique ; cf. valeur.
2. – Sens concret : objet du jugement esthétique ; ce qui provoque une émotion esthétique par l’harmonie des formes, l’équilibre des proportions.
3. – (Par ex.) Ce qui suscite une idée de noblesse, de supériorité morale ( un beau geste )
4. – Pour KANT, le jugement de goût ne détermine pas son objet en le pensant sous un concept universel, puisqu’il porte toujours sur un cas particulier ; c’est un jugement réfléchissant dont l’universalité réside dans l’accord des sujets ; c’est pourquoi le beau est défini comme « ce qui plaît universellement sans concept » ; « la beauté est la forme de la finalité d’un objet en tant qu’elle est perçue en lui sans représentation d’une fin.»
RAPPEL : JUGEMENT RÉFLÉCHISSANT ET JUGEMENT DÉTERMINANT
Le jugement déterminant part de l’universel pour l’appliquer au particulier. A l’inverse du jugement réfléchissant qui part du particulier pour rejoindre l’universel.
Par exemple, lorsque nous disons que les chats sont des félins, nous subsumons la catégorie chat sous celle de « félin » comme plus générale parce que nous possédons déjà cette généralité. En revanche, lorsque nous disons que ce tableau de Picasso est un chef d’œuvre, nous n’usons pas de la notion de chef d’œuvre comme d’un outil pour la connaissance. En revanche, le jugement déterminant n’est pas celui par lequel nous apprécions la beauté, mais celui par lequel nous connaissons.
Introduction & Problématique
On présente souvent l’expérience de la beauté comme le plus universel des sentiments, transcendant les frontières culturelles, géographiques, historiques. Un tableau de Léonard de Vinci n’est-il pas beau toutes époques confondues ? N’appartient-il pas à ces chef-d’œuvres universels ? Mais cette universalité, qu’on présente en général comme ancrée dans la nature même de l’homme, peut-elle connaître des failles ? le beau peut-il ne pas plaire ?
Nous