Le bonheur est ce l'abcence de contrainte?
Le bonheur est le but le plus universellement partagé par les hommes : tous les hommes cherchent le bonheur, “cela est sans exception disait Pascal, même celui qui va se pendre”. Et pourtant, rien ne semble plus difficile voire inatteignable, tant les contraintes semblent nombreuses. Contraintes politiques, sociales, contraintes matérielles, psychologiques : le bonheur humain semble bien compromis quand on pense à tout ce qui vient se mettre en travers de sa quête. Certains en déduiront même que le bonheur est finalement inatteignable. En ce cas, nous avons tendance à penser que le bonheur, dans l’idéal, supposerait que l’on puisse lever l’ensemble de ces contraintes en s’adonnant avec délices à tous les plaisirs possibles. Bonheur rimerait avec facilité : la facilité d’un monde où les multiples contraintes qui font notre malheur disparaîtraient enfin dans une sorte d’euphorie.
Cependant, cette utopie, outre qu’elle ne saurait advenir, est-elle si belle ? Une telle absence de contraintes est-elle seulement souhaitable ? Ne faut-il pas s’interroger sur le genre de plaisirs qu’un désir sans frein est capable de susciter ? Et sur la façon dont nos désirs évoluent dans de telles circonstances ? Le tyran qui ne connaît aucun obstacle, ou l’enfant capricieux nous donnent-ils vraiment l’image du bonheur ? Ou bien ne montrent-ils pas que l’absence de contraintes suscite des désirs chaque jour plus tyranniques et un mécontentement permanent ? Ainsi, les obstacles à vaincre et la satisfaction qui en découlent lorsqu’on les dépasse ne sont-ils pas le gage d’un bonheur plus exigeant et donc plus satisfaisant ? Les contraintes ne peuvent-elles pas participer à un bonheur plus haut ?
Nous tenterons de déterminer à quelles conditions des contraintes peuvent constituer un bonheur plus exigeant et plus satisfaisant.
I/ Le Bonheur semble bien impliquer, idéalement, l’absence de toute contraintes.
On peut poser