Le bonheur est-il une affaire privée?
Le Bonheur, sept lettres pour définir le « Souverain Bien » d’Aristote. Saint Graal, il est l’objectif suprême de tout individu : un état durable de plénitude et de satisfaction, agréable et équilibré de l'esprit et du corps, d'où la souffrance, l'inquiétude et le trouble sont absents. Est-ce une recherche purement égoïste, comme l’on pourrait le penser face à des dictons tels que « le bonheur des uns fait le malheur des autres » ? Ou alors peut-il être atteint à travers la communauté ? S’agit-il d’une affaire privée ?
Dans un premier temps, il est tentant de dire que le bonheur est purement personnel, car ne sommes nous pas souvent heureux au dépend des autres ? De plus la vie en communauté, souvent, est une barrière au bonheur individuel. Mais Autrui ne trouverait-t-il vraiment pas sa place dans cette quête universelle ?
Le Bonheur est le sentiment subjectif par excellence. Il s’agit d’une idée, une idée propre à chacun, car chacun s’imagine le bonheur d’une manière différente. Pour cette raison, il ne dépend que de nous d’être heureux.
Personne ne peut me rendre heureux sans mon accord, car c’est quelque chose qui doit venir avant tout de moi. La philosophie devient un mode d'emploi pour atteindre cet état si recherché, même lorsqu’il semble très lointain. Les stoïciens proposaient comme solution d’arriver à se détacher de tout ce qui ne dépend pas de nous, afin de ne jamais connaître la déception ou la souffrance. Si l'homme est malheureux, c'est pour des raisons qui ne dépendent pas uniquement des circonstances, mais de sa vision des choses. Pour le philosophe Épicure, la mort, les dieux, la douleur nous effraient et nous plongent dans l'inquiétude et l'angoisse qui nous empêchent d'être heureux. Les autres causes de malheur n'en sont que des manifestations inessentielles : chagrins d'amour, ambitions déçues, peur de la pauvreté, fanatismes, répondent avant tout à ces craintes essentielles. Il suffirait donc