Le bonheur peut-il être un devoir ?
|
Le bonheur, dans son étymologie la plus ancienne, signifie « fatalité heureuse, chance ». Par définition, ce terme est en total contradiction avec le devoir. En effet, de son origine latine, le devoir signifie « avoir quelque chose en le tenant de quelqu’un ». D’après leur étymologie, le bonheur et le devoir seraient par conséquent incompatibles. Le bonheur est, tout d’abord, une voie prise par l’Homme de façon spontanée, il ne réfléchit pas consciemment aux moyens de l’obtenir. Le bonheur est à première vue, le strict opposé du devoir qui lui est un chemin pris par l’Homme de façon réfléchie et anticipée. Le devoir est considéré comme une obligation, une contrainte commune aux Hommes. Cependant, « on » dit souvent être « à la recherche du bonheur », comme si cela était une obligation de parvenir à cette finalité. Le bonheur est-il donc réduit à sa seule dimension spontanée et hasardeuse ? Existe-il réellement un lien entre bonheur et devoir ? Enfin, est-il possible de vivre sans avoir pour seul objectif, pour seul but dans la vie que de « goûter au bonheur » ? En clair, peut-on imaginer une vie, dite comblée sans bonheur ?
Le bonheur est depuis toujours considéré, pour la plupart d’entre nous, comme la seule fin possible de la vie humaine. Le philosophe Platon était de cet avis : « N’est-il vrai que, nous autres hommes, désirons tous être heureux ». En effet, c’est une chose de vivre, mais pour chaque être humain l’objectif ultime est d’être heureux. C’est une chose auquel il ne réfléchisse parfois même pas ; la recherche du bonheur est inconsciente. Si le bonheur est spontané et que sa recherche est inconsciente, alors cette dernière ne relève d’aucune volonté. L’homme est donc dans l’incapacité à fournir un effort quelconque dans le but de trouver le bonheur et sa recherche devient à son tour, dénuée de sens logique, elle est vaine. Il est vrai qu’imaginer posséder le pouvoir de