Le bonheur
INTRODUCTION : Le bonheur est-il le bien suprême ?
Quel est le but que doit poursuivre mon existence ? Quel sens dois-je donner à ma vie ? À quoi dois-je aspirer ? À toutes ces questions, la réponse ordinaire est : le bonheur. Le bonheur serait donc le bien suprême de mon existence, son but ultime. Achille dans L’Iliade aurait fait le mauvais choix en préférant une vie glorieuse à une vie heureuse. Cette conclusion supposerait qu’il faudrait sacrifier tout au bonheur, y compris la vertu et la vérité.
Problématiques : Un tel choix est-il légitime ? A-t-on le droit de préférer la recherche du bonheur à l’exigence morale ?
I – Le bonheur, bien suprême (ARISTOTE).
=> Voir ARISTOTE – Le bonheur comme Souverain Bien (p.410.)
Thèse d’ARISTOTE : Le seul critère neutre dont nous puissions nous servir pour faire un choix et le critère de la fin. Quelle fin dois-je poursuivre de préférence à toutes ? La réponse simple d’ARISTOTE est de choisir une fin par excellence. La seule fin qui ait ce statut de fin par excellence est le bonheur.
§1 : Les fins.
Comment distingue-t-on ce qui permet toutes les choses que nous sommes susceptibles de poursuivre, ces choses qui sont des fins et non des moyens ? Pour cela, il suffit de s’appuyer sur le langage et voir à quel moment notre réponse semble suffisante.
Par exemple, on me demande : « Pourquoi faites-vous cela ? ». Je réponds : « Pour devenir riche. ». Comme on a la possibilité de me demander : « Pourquoi voulez-vous être riche ? », la richesse ne parait donc pas comme une fin puisqu’elle parait être moyen d’autres chose : « Je veux être riche en vue de … ».
Supposons maintenant que je réponde : « Parce-que ça me fait plaisir. ». Dans ce cas là, il parait absurde d’aller chercher plus loin et de demander : « Pourquoi ça te fait plaisir ? ». Le plaisir se suffit à lui-même, il est une explication suffisante. Or, combien d’explications de ce type sommes-nous susceptibles de sortir