Le_bonheur
Introduction :
Le bonheur est une aspiration commune à tous les hommes. Cela posé, dès qu'on cherche à le définir, le bonheur apparaît comme une notion complexe, dont les éléments peuvent mêmes sembler contradictoires.
On pourrait même aller jusqu'à affirmer que le bonheur est un faux bon concept.
Si l'on s'attache à l'étymologie du mot, on s'aperçoit, tout d'abord, que le bonheur est lié au hasard, à la chance. Bonheur signifie : "bon heur", dérivé du latin augurium, qui signifie " augure ", " chance. "
Le bonheur, comme le malheur, d'ailleurs, est alors quelque chose qui arrive, qui nous échoit, sans qu'on s'y attende. Il est, du même coup, précaire et échappe à toute tentative de maîtrise.
Le bonheur poserait-il, alors, la question de la maîtrise du temps, du destin ? Pas seulement.
Le bonheur est, souvent, défini en opposition à la joie, ou au plaisir, comme un état durable de satisfaction.
Il y a là une première difficulté : comment s'assurer la maîtrise du bonheur, s'il ne dépend pas de nous ?
De plus, bon, dans bonheur suggère l'idée d'un bien ? Mais de quelle nature est ce bien ? S'agit-il de l'agréable ? Du bien moral ?
Toutes ces remarques nous poussent vers une question fondamentale : le bonheur est-il la fin la plus haute que l'homme puisse se proposer, ou bien en est-il d'autres (comme la justice ou la liberté, par exemple), qui la surpassent en valeur et en dignité ?
Dit autrement, le bonheur est-il le bien suprême ?
Le souverain bien :
La philosophie antique fait du bonheur le Souverain Bien, c'est-à-dire la fin suprême à laquelle toutes les autres sont subordonnées. Elle est, sur ce point, en accord avec l'expérience commune : le bonheur nous semble bien, à tous, la chose la plus importante de notre vie.
Or, en disant cela, on l'affirme que le bonheur n'est pas un "don", mais qu'il peut être produit ; qu'il est, en quelque façon, en notre pouvoir.
Fidèle à l'opinion commune, la philosophie antique va s'attacher