Le cageot - Ponge ( analyse )
Début des années 30 :Ponge travaille aux Messageries Hachette, à Paris. Idée d'un poème sur le cageot en traversant les Halles, comme chaque matin. Objet banal, insignifiant, méprisé s'il en est, ce dernier mérite, aux yeux de Ponge, d'être redécouvert et réhabilité. Publié pour la 2ere fois en 1935 dans le n°1 de la revue « Mesures », « Le Cageot » peut être considéré comme l'un des textes majeurs du Parti pris des choses.
Dans ce poème en prose, composé de 3 courts paragraphes, le poète présente l'objet en partant du mot qui le désigne. Il en propose une définition puis s'intéresse à son destin et à la relation qu'il entretient avec l'homme. L'approche de Ponge peut, à première vue, paraître impersonnelle. C'est en réalité avec humour et tendresse, que le poète se penche sur l'existence du cageot. Sans intervenir directement dans son texte (le pronom je en est absent), Ponge s'attache à rendre cet objet « sympathique ».
1 Une structure particulière
2 Une évocation des caractéristiques de l'objet
3 Une évocation empreinte d'un humour attendri
1. UNE STRUCTURE PARTICULIERE
a. Un texte d'une grande unité
Trois paragraphes uniquement consacré au cageot. On a une unité formelle par la présence systématique de la lettre A au début des paragraphes : « A mi-chemin », « Agencé, « A tous les coins » =reprise anaphorique. Volonté de revenir à chaque fois au même point de départ, au même objet.
Formulation du poète = facteur d'unité. Faisant abstraction du point de vue de l'homme pour ne s'intéresser qu'à l'objet, Ponge n'emploie jamais le pronom sujet je et parle constamment du cageot à la 3e personne : « il ne sert », « il enferme », « cet objet ». Cette formulation volontairement impersonnelle renforce la cohésion du txt. Elle nous rappelle également que, sous la plume de Ponge, le « parti pris des choses » est souvent un parti pris d'objectivité.
b. 3 approches différentes et complémentaires du cageot
En dépit de l'unité de ce