Le camping, un modele culturel?
Aujourd’hui, l’une des caractéristiques que l’on peut accorder au monde contemporain est surement sa vitesse. Dans notre société, où la recherche d’une rentabilité maximale reste au cœur des préoccupations et accélère nos journées, les congés apparaissent comme un moment de pause, de creux, permettant un retour à soi. Ainsi, alors qu’un Français sur deux déclare que la crise économique actuelle va avoir un impact sur ses congés d’été, la solution des vacances en camping peut se poser comme une évidence pour de nombreuses personnes, rejoignant les sept millions de français déjà passionnés par ce mode de logement temporaire. Pourtant, peu de personnes échappent au préjugé rendant synonyme le fait de séjourner sous tente, à des vacances populaires et renvoyant, par la même occasion, à un fait socialement dérisoire, sans intérêt. On peut donc se demander si le camping est une simple solution de logement vacancier ou si ce dernier implique des notions plus profondes, liées à la société et à la culture. Le camping est apparu vers la fin du XIXe siècle et le début de XXe. Celui-ci connaitra un développement considérable notamment du à l’essor du scoutisme mais également à l’action du Front Populaire, inventeur politique des congés payés. Selon le dictionnaire Larousse, camper signifie « S’installer quelque part d’une manière provisoire avec des moyens rudimentaires ». Liée à cette notion de simplicité, la vie sous tente suscite à notre époque un imaginaire du sauvage, d’abord matérialisé par la forme spatiale du camp et par l’idée de tribu primitive. Le camping amène donc à de nombreuses réflexions, notamment sur le thème de la nature et du retour à celle-ci. Il s’agit ainsi pour ceux qui critiquent les méfaits de la civilisation, ses excès de technique, de mécanisation ou encore de pollution, d’espérer retrouver dans la nature un environnement supposé pur. Néanmoins cette idée de retour à la nature par la pratique du camping est discutable.