Le capitaine fracasse de théophile gautier
Forum Med Suisse No 24 13 juin 2001
626
Le diagnostic de l’infection HIV et l’interprétation des résultats de laboratoire
P. Erb, I. Steffen
En 1981, les premiers cas de SIDA ont été décrits dans la littérature [1, 2] et deux ans plus tard on identifia le germe responsable de cette maladie, à savoir le virus de l’immunodéficience humaine (Human Immunodeficiency Virus = HIV) [3]. Les premiers tests HIV de détection d’anticorps contre le virus sont apparus sur le marché en 1985. La qualité incertaine de ces premiers tests commerciaux ne fit d’ailleurs que souligner la précarité d’un diagnostic fiable et rendit d’autant difficile le contrôle des données épidémiologiques concernant l’infection. C’est pourquoi l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) mit sur pied un concept de laboratoire coordonnant trois degrés, à savoir les laboratoires de dépistage, les laboratoires régionaux de confirmation nommés par l’OFSP (autrefois au nombre de huit, aujourd’hui de dix) et le Centre national pour les rétrovirus (CNR). Ce concept aujourd’hui toujours en vigueur et régulièrement adapté aux nouveautés a significativement contribué au standard de qualité élevé du diagnostic HIV en Suisse [4, 5]. Aujourd’hui, on connaît bien le déroulement d’une infection HIV. Une fois dans l’organisme, le virus de l’immunodéficience humaine montre au début un taux de réplication énorme. Les grandes quantités de virus présentes d’abord dans le sang diminuent en général ensuite graduellement en l’espace de semaines, sous l’effet du développement progressif de la réponse immunitaire. Le virus continue certes à se multiplier, mais reste plus ou moins tenu sous contrôle par le système immunitaire. Sans traitement et sur des années, cet équilibre labile se rompt ensuite lentement en défaveur du système immunitaire, marqué par la diminution constante du nombre de lymphocytes T helper CD4+. Les infections opportunistes et autres maladies sont la conséquence de cette