Le « care »

Le premier sens du mot « soin » est l’attention portée à une personne ou une chose qui inquiète. « Prendre soin » de quelqu’un, c’est penser à elle, s’occuper d’elle, lui porter un attention particulière, chercher à satisfaire son bien-être d’un point de vue physique, psychologique, social et spirituel.
Le deuxième sens du mot « soin » est un moyen par lequel on s’efforce de s’occuper d’un malade, de lui rétablir la santé. Intervient dans ce sens la notion d’actes thérapeutiques, c’est-à-dire un ensemble de moyens et d’actions destinés à guérir le malade. Les Anglo-saxons, plus précis que les Français, ont deux termes pour définir ces deux sens : « to care » (prendre soin) et « to cure » (soigner).
Selon Catherine Halpern, le « care » désigne tout à la fois la sollicitude à l’égard d’autrui et les soins qu’on lui donne et permet d’appréhender une dimension de la vie humaine, mais il manque encore cruellement de reconnaissance et reste quelque peu invisible. Afin de prodiguer des soins de manière holistique, le soignant devra pourtant non seulement faire preuve de technicité à l’égard du patient, mais également intégrer le « care » et adopter une attitude empathique vis-à-vis de la personne rencontrée.
Nous aborderons dans un premier temps l’évolution du concept du « prendre soin » à travers l’évolution historique du soin lui-même. Puis nous évoquerons dans un deuxième temps la place du « care » et comment elle se traduit de nos jours dans le domaine de la santé. Nous déterminerons dans une troisième partie le rôle du cadre de santé dans un service hospitalier et la manière dont il intervient en faveur du « prendre soin » dans la relation humaine.

I/ Au Moyen-âge, le fait de prodiguer des soins se limite à « prendre soin » de l’autre, en rapport avec une idéologie de la religion et de l’église. Ce soin ne constitue qu’une assistance aux indigents, aux passants et aux mendiants.
Parallèlement, le développement des