Le chamanisme
La vague chamano-maniaque :
Le chamanisme est à la mode. On peut en juger par l'avalanche de publications - ouvrages ethnologiques, récits, livres de vulgarisation ou sites Internet - qui lui sont consacrées. Au Pérou, en Colombie, chez les Indiens d'Amérique du Nord, en Sibérie... le chamanisme renaît de ses cendres dans les communautés indigènes qui combattent pour le renouveau de leur tradition. On peut désormais participer à des « stages de chamanisme » au coeur de la forêt amazonienne. On y apprend en trois jours à effectuer un « voyage » dans le monde des esprits, sous l'emprise de drogues hallucinogènes ; les « chamans guérisseurs » étant parfois de simples charlatans à la solde de trafiquants de drogue.
Rappelons qu'au départ, le terme de chaman est apparu dans la littérature ethnologique pour désigner un profil bien particulier. Le chaman « typique » est sibérien. C'est le « sorcier guérisseur » du village. Il entre en contact avec les esprits au cours d'un vol, effectué en état de transe, cette transe étant stimulée par le rythme du tambour après une période de jeûne et d'isolement... Au contact des esprits - souvent des esprits-animaux -, le chaman va alors solliciter leur aide : pour guérir un malade, favoriser un projet ou prédire l'avenir.
Par extension, le terme de chamanisme s'est aujourd'hui étendu pour désigner des pratiques diverses de sorcellerie ou de prêtres guérisseurs que l'on trouve sur pratiquement tous les continents. Mais en se généralisant, le terme perd de sa consistance, ce qui amène aujourd'hui à de nombreux débats entre ethnologues pour définir à la fois la diversité des pratiques et l'unité profonde du