Le chant des partisans
Ami, entends-tu le bruit sourd du pays qu'on enchaîne?
Ohé partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme!
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades;
Ohé Francs tireurs, à la balle et au couteau tirez vite!
Ohé saboteur, attention à ton fardeau dynamite!
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons, pour nos frères,
La haine à nos trousses, et la faim qui nous pousse, la misère.
Il est des pays où les gens aux creux des lits font des rêves
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue nous on crève
Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe;
Ami, si tu tombes, ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes
Sifflez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute.
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur la plaine?
Ami, entends-tu le bruit sourd du pays qu'on enchaîne?
Inspiré de la marche des Partisans russes, conservant la musique, Maurice Druon et Joseph Kessel composent le texte, inspiré de la vie des maquisards de France. Introduite secrètement en France par d’Astier de la Vigerie, le chant des partisans va devenir l’un des hymnes tragiques de la Résistance.
A travers le thème de l’occupation du sol français par les Allemands, le poète s’adresse aux résistants à la 2è personne « entends-tu » « sortez » et avec les apostrophes « ami » « Ohé partisans » « ouvriers » « paysans » « camarades » « compagnons » « saboteurs » qui traduisent le vrai visage du combat la fois violent mais aussi fraternel unissant le poète à son destinataire afin d’appeler quiconque à la résistance et au combat.
I- Procédés au service de la thèse
La musicalité de ce texte naît non seulement des anaphores « ami entends-tu », des répétitions et des rimes «