Le chat
I. Les chats, animaux domestiques communs
Les chats sont "l'orgueil" de la maison.
Dans cette "maison", les "amoureux" et les "savants" apparaissent comme les propriétaires de chats qu'ils "aiment". Insistance sur le verbe aimer qui est placé au début du deuxième vers.
Le premier quatrain s'articule autour des notions d'affection et de réciprocité. C'est l'idée de couple qui prédomine: couple des sujets (vers 1) avec une construction identique (nom + adjectif). Ces deux catégories humaines opposées (sensuels et intellectuels) se rejoignent dans leur amour de l'animal, et dans leurs traits communs avec le chat ("frileux" et "sédentaire").
Couple des sonorités : deux sons voyelles dominent dans le premier quatrain: "a" et "en".
Le vers 5 montre que l'amour est réciproque puisque les chats sont des "amis" de la "science" et "volupté" (reprise du vers 1 en ordre inverse : les "savants" et les "amoureux" -> chiasme).
L'affection des hommes pour les chats est profonde et sérieuse, puisqu'ils aiment dans "leur mûre saison".
Caractère double du chat : "puissants" (suggestion du félin sauvage) et "doux" (suggestion de l'animal domestique docile et affectueux). Mais le vers 4 met l'accent sur le caractère docile des chats qui sont "frileux" et "sédentaires". La suite du poème les montre également comme des animaux calmes et intériorisés ("songeant", "allongés", "s'endormir"...).
Au premier tercet, les chats sont également montrés comme des animaux domestiques car Baudelaire les y décrits allongés et endormis, reflétant l'image tranquille d'un chat dormant dans une maison.
Mais le verbe "semblent" utilisé au vers 11 montre que les apparences peuvent être trompeuses et que les chats sont plus que de simples animaux domestiques.
II. Les chats, indomptables animaux mystérieux
L'"horreur des ténèbres" (vers 6) est la première expression du poème éloignant les chats du monde commun. Le lecteur assiste à un basculement du poème marqué