Le chemin des dames
En quoi cette bataille est-elle caractéristique de la brutalisation des sociétés ?
Avec Verdun ou la Somme, le Chemin des Dames est l'un des grands champs de bataille de la première guerre mondiale. Pendant quatre ans, depuis les premières semaines de la guerre et jusqu'aux derniers jours du conflit, des hommes sont tombés par dizaines de milliers sur les flancs ou les crêtes de ce fameux plateau qui domine la vallée de l'Aisne. Ces combats se déroulent dans des conditions jamais vues jusqu’alors : avec la révolution industrielle on assiste à une nouvelle façon de faire la guerre. On se demande alors en quoi cette bataille est un exemple de la brutalisation des sociétés pendant la 1ère guerre mondiale.
I. Une violence physique : déroulé de la bataille
Depuis l’âge industriel et la révolution des techniques d’armement, on ne se bat plus à cheval ou à l’arme blanche mais bien avec de l’artillerie lourde et des mitrailleuses pouvant tirer jusqu’à 600 balles par minutes.
Fin 1914 on passe d’une guerre de mouvement à une guerre de position avec un front s’étendant sur des centaines de kilomètres et où les deux armées se font face ; terrées dans des tranchées et séparées par un no man’s land. Les offensives sont souvent sanglantes ; tout ça pour quelques mètres perdus aussitôt notamment à cause des bombardements et de l’utilisation massive de gaz et d’artillerie. Pendant le conflit du Chemin des Dames, environ 70% des morts et blessés le sont à cause de l’artillerie (balle perdue…)
Le général Robert Nivelle remplace le général Joffre en décembre 1916 sur le champ de bataille : Nivelle promet d’opérer une percée décisive sur le Chemin des Dames « en 24 ou 48 heures ». Pour la première fois du côté français, des chars d’assaut doivent être engagés.
Le 16 avril, quand les premières vagues s’élancent à l’assaut du plateau du Chemin des Dames, elles se heurtent à des barbelés souvent intacts et elles sont fauchées par le feu des