Le chevalier au lion
Il est vrai que la dame peut être considérée comme l’objet des désirs du chevalier. Dans Le Chevalier au Lion, Yvain tombe sous le charme de Laudine, qui devient alors un objet de convoitise. Yvain aurait pu choisir une autre dame que celle dont il a tué le seigneur, mais elle est celle qu’il désire plus que tout. Même en ayant fait de Laudine une veuve, Yvain «de son désir se désespère car [il] ne peut croire que ce qu’il veut puisse advenir» (p. 33). On voit bien dans cette citation que les mots «veut» et désir» sont liés à un caprice qu’Yvain veut satisfaire pour son propre plaisir, sans penser à Laudine et à son chagrin.
De plus, une fois qu’Yvain a obtenu ce qu’il désirait, à savoir l’amour de Laudine, il quitte le château en quête d’aventure avec Gauvain. Yvain, qui semblait désirer Laudine plus que tout, délaisse son amour et sa passion pour partir avec les chevaliers de la Table ronde. Le comportement d’Yvain prouverait que la femme est un objet dont, une fois que le désir est assouvi, la passion retombe : «Ma très chère dame [...] une chose me promettez pour votre honneur et pour le mien (je souligne)» (p. 53). Cette «chose» est d’aller «tournoyer» (p. 53). La citation montre bien que le désir d’Yvain pour les armes et les honneurs est plus fort que l’amour pour sa dame. Cet amour pour les armes est si