Le coup d’État du 11 septembre 1973 à Santiago est largement déterminé par un contexte national et un contexte mondial sous influence de la guerre froide entre les Etats Unis et l’URSS. En effet à l’époque, ne serait-ce que sur le continent sud-américain il y a des dictatures militaires en Argentine, au Pérou, en Uruguay, en Equateur, en Bolivie et au Brésil. L’influence de ces dictatures libérales et militaires est venue des Etats Unis et de leur peur de voir un pays du continent Américain devenir communiste après la crise de Cuba en 1962. Plus particulièrement au Chili, la situation politique est instable, la droite ayant perdu toute crédibilité en 1964 avec le retrait de leur candidat à l’élection présidentielle pour soutenir le démocrate-chrétien Frei qui deviendra président ; la démocratie chrétienne qui rame pour faire baisser l’inflation et stabiliser l’économie du pays et enfin à partir de 1970 un pouvoir socialiste dit d’Unité Populaire (PC, PS, parti radical, et des petits groupes scindés de la Démocratie Chrétienne) qui cherche de la manière la plus démocratique possible à mettre en place une économie de marché planifiée et à donner à l’Etat le rôle prépondérant dans toutes les facettes économiques et sociales du pays. Durant cette période la droite et la démocratie chrétienne s’allient afin de critiquer ce « communisme » à la chilienne. Une intervention des militaires, tenus à l’écart depuis « l’accord démocratique » de 1930 où les forces politiques chiliennes espéraient trouver un équilibre entre industrialisation, participation et démocratie, semble inévitable après un retrait de la vie politique durant quarante ans. La droite chilienne a presque appelé à une intervention militaire mais personne ne s’attendait à une telle violence. Le général Pinochet en qui le président Allende avait confiance a décidé peu de temps avant ce coup d’état de rejoindre les autres forces armées dans leur lutte contre le pouvoir de gauche. Le 11 septembre 1973 Allende