Il était las et là à cette rencontre avec elle.

Elle était là et lasse à cette rencontre avec lui.

Lui, cet amérindien du Mato Grosso qui se battait depuis des années pour que son peuple puisse survivre dans ses traditions et dans son territoire.

Elle, cette irlandaise, journaliste pour National Geographic, qui se battait contre la folie de l’humanité, celle du profit pour ne faire que le combat, de vouloir imaginer l’extraction des gaz de schistes enfouis dans le sol pour se reposer et l’importation de la tourbe irlandaise pour combler le manque d’énergies fossiles, quelques années seulement.

Son atout à elle, le support d’un mensuel sur papier glacé en quadrichromie et format A5 (combien d’arbres abattus pour ce papier glacé et quel format !).

Son combat à lui, le support des médias (l’énergie d’une centrale nucléaire n’y suffisait pas) et l’appui de vedettes dont il ne croyait plus en l’honnêteté de sentiments réels !

Elle, plus rien ne la surprenait si ce n’est la venue d’un rouge-gorge en terre d’Irlande en été (le rouge-gorge n’est rouge que l’hiver), cet homme dont les lèvres avaient été, selon la coutume de sa contrée, disproportionnées. Elle le trouvait ridicule avec ses cheveux blancs, ses lunettes, le tout adimensionné d’une lippe qui pendouillait.

Lui, plus rien ne le surprenait non plus, si ce n’est un concours de lancer de téléphones portables et cette femme rousse avec des taches sur la peau qui allait sans doute lui parler dans un portugais plus approximatif que le sien, pire, dans un anglais de Galway !

Et voilà, ils devaient se rencontrer pour ce concours, aspect médiatique, afin que les fonds récoltés puissent servir à la protection de …..On ne sait pas vraiment ! C’est qui ce On ?

En tous cas, pour la médiatisation de la sauvegarde des espèces étranges, les amérindiens du Matto Grosso et les irlandais qui ont ployés sous la couronne britannique. Ils se sont rencontrés et le spectacle a débuté.

Quel spectacle !