le chœur désignait une danse solennelle dans les fêtes religieuses accompagnée de chants et de musique. Il occupait un lieu spécifique séparé de la scène appellé l'orchestra « Deux formidables dîneurs sont en ce moment en présence au château, maître Bridaine et maître Blazius. N’avez-vous pas fait une remarque ? c’est que lorsque deux hommes à peu près pareils, également gros, également sots, ayant les mêmes vices et les mêmes passions, viennent par hasard à se rencontrer, il faut nécessairement qu’ils s’adorent ou qu’ils s’exècrent. Par la raison que les contraires s’attirent, qu’un homme grand et desséché aimera un homme petit et rond, que les blonds recherchent les bruns, et réciproquement, je prévois une lutte secrète entre le gouverneur et le curé. Tous deux sont armés d’une égale impudence ; tous deux ont pour ventre un tonneau ; non seulement ils sont gloutons, mais ils sont gourmets ; tous deux se disputeront à dîner, non seulement la quantité, mais la qualité. » (I,3) .Camille et Perdican sont promis l’un à l’autre par le Baron qui va les qualifier dans la scène 2 de l’acte I de « couple fort assorti » et remarque que « Mes deux enfants arrivent en même temps ». Ils sont donc dès l’ouverture de la pièce associés l’un à l’autre. Leurs différences sur les visions de la vie et surtout de l’amour ne sauraient masquer qu’ils sont pourtant l’un comme l’autre menés dans l’intrigue par la même chose : leur orgueil. Perdican va séduire Rosette parce que Camille a écrit un billet à une compagne de couvent qu’il était amoureux d’elle ; Camille va utiliser Rosette elle aussi pour se venger de la séduction de Perdican. Le thème du double est donc ici une leçon de morale amoureuse : l’orgueil mène à la dévastation du couple. Les deux jeunes femmes sont bien sûr opposées : la première refuse de croire en l’amour pour ne pas souffrir, l’autre croit naïvement les serments de Perdican ; la première n’hésite pas à faire preuve de violence et à utiliser les autres pour