Acte III // scène 4
Lecture analytique :

Introduction :
La scène se déroule chez Chimène dans la nuit. Cette très longue scène est capitale.

Rodrigue demande à Chimène de le tuer (vers 870 ; 899;934 ) Rodrigue justifie son acte au nom de son honneur (venger l'honneur de son père) et de son amour (il lui fallait sauvegarder l'estime de Chimène.) On note les effets d'écho aux vers 871/872 et vers 927- 928, des reprises de termes « j'ai vengé ... mon père » // « Elle a vengé ton père » vers 877 et 914, on note « ma flamme » vers 880-924, on note le mot « généreux » / « ma générosité » vers 890 et 930 « une offense » / « en m'offensant » vers 895 et 931. Ces mots instaurent l'estime que se vouent les deux personnages.
Le retour que fait Rodrigue sur son déchirant conflit entre l'amour et l'honneur permet à Chimène de s’identifier à lui et, en le lui disant, de lui avouer aussi que son amour demeure. Le premier aveu est exprimé au vers 917. Cet aveu resurgit ensuite dans un champs lexical de l'amour « le bien de te voir » , « ma flamme » , « mon affection » , « mon amour » , « tu t'es montré digne de moi ». La pression qu'exerce Rodrigue sur Chimène pour qu'elle le tue, amène la jeune fille à un second aveu, celui de l'impossible haine à son égard vers 963 « va je ne te hais point ». Cette tournure négative représente une litote. Le troisième aveu se formule avec le verbe « adorer » vers 972 et se développe dans la reconnaissance d'une volonté de devoir moins forte que l'amour vers 981/984. Les preuves d'amour que renouvelle Chimène finissent par vaincre la pression harcelante de Rodrigue pour périr de la main de son amante. On a alors un duo qui prend la forme d'une lamentation élégiaque où alterne le thème de l'amour et de la douleur. Rodrigue et Chimène sont tous deux déchirés entre le devoir filiale est l'amour, ils choisissent de défendre leur honneur vers 924/933/955/957.Si Chimène poursuit Rodrigue en justice c'est au prix d'un douloureux effort